Communiqué de presse : procès des Décrocheuses

Trois lanceuses d’alerte en procès le 13 novembre à Valence, pour avoir dénoncé l’inaction climatique de lÉtat en décrochant un portrait présidentiel.

Le vendredi 13 novembre 2020, à 8h30, Anne-Marie, Léa et Lucie sont convoquées au tribunal de Valence pour répondre d’un “vol en réunion” du portrait présidentiel de la mairie de La Roche de Glun en avril 2019.

La peine maximale encourue est de 5 ans de prison et 75 000€ d’amende, pour un portrait d’une valeur de 9,90€.

Cette action s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale “Décrochons Macron” pour “laisser un mur aussi vide que l’est la politique du Gouvernement face aux changements climatiques”.

Les trois citoyennes engagées et le mouvement Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) veulent faire de cette journée le procès de l’inaction sociale et climatique du Gouvernement et invitent citoyens et associations à se mobiliser.


Le contexte actuel invite à se réunir autrement pour soutenir les prévenues et dénoncer l’inaction du gouvernement : défi photo sur les réseaux sociaux, vélorution, formation et atelier en ligne.

  • Samedi 7 novembre, une première journée de mobilisation est prévue avec une vélorution au départ de la fontaine monumentale de Valence à 14h et un atelier Fresque du climat (en ligne) à 16h.

 

  • Vendredi 13 novembre, jour du procès, les décrocheuses sont convoquées au tribunal à 8h30. Un comité de soutien se réunira devant le Tribunal à partir de 8h, et une formation à l’action non-violente sera proposée en ligne à 14h. En raison de la situation sanitaire, le public ne sera malheureusement pas autorisé à assister au procès.

Infos et inscription :


Pour soutenir les Décrocheuses, il est également possible de contribuer à la cagnotte en ligne, qui servira en particulier à couvrir les honoraires des avocats.

https://www.helloasso.com/associations/alternatiba-rhone/collectes/soutien-aux-decrocheuses-de-valence

Le mouvement Action Non-Violente COP21 a lancé en 2019 la campagne nationale “Décrochons Macron”, en réaction à la réponse inacceptable du gouvernement au recours juridique déposé contre l’État pour “inaction face aux changements climatiques” (l’Affaire du Siècle). Depuis son accession au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a mené une politique incohérente avec les engagements pris par la France à la COP21, et qui ne respecte pas l’Accord de Paris*.

En décrochant les portraits présidentiels des mairies, et en laissant des murs vides à la place, les militants d’ANV-COP21 pointent l’absence d’une réponse adaptée du gouvernement face au péril climatique et à l’urgence sociale.

C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action de Lucie, Léa et Anne-Marie. 

Les trois décrocheuses valentinoises revendiquent un mode de protestation pacifique, à visage découvert et non violent pour dénoncer cette inaction. 

Les militant.e.s écologistes de « Décrochons Macron » sont des lanceurs d’alerte. Ils et elles n’ont pas procédé à un vol mais à une réquisition symbolique du portrait, qui sera restitué au constat des actions et résultats du gouvernement. 

Exiger de nos dirigeants qu’ils respectent leurs engagements et qu’ils protègent la population face au péril climatique ne devrait conduire personne au tribunal.

Partout en France, de nombreux·ses Décrocheuses et Décrocheurs de portraits sont poursuivi·es en justice pour avoir voulu révéler le vrai bilan de Macron derrière ses beaux discours. Depuis le début de la campagne, ce sont 149 portraits décrochés, et 81 personnes convoquées dans 35 procès**.

Certains tribunaux ont rendu des jugements historiques, prononçant la relaxe des décrocheurs. Nous saluons ces décisions qui actent le non-respect des objectifs climatiques de la France et la légitimité des actions de désobéissance civile face à l’urgence climatique.

Le tribunal de Auch a décidé le 27 octobre 2020 la relaxe des 5 prévenus. Le jugement reconnaît que cette action non-violente s’inscrit dans un débat d’intérêt général sur l’urgence climatique et qu’elle est légitime au nom de la liberté d’expression

Au procès de Lyon, en septembre 2019, un juge a décidé la relaxe des militants “au bénéfice de l’état de nécessité pour motif légitime“, légitimant ainsi l’action des militants écologistes : “le dérèglement climatique est un fait constant qui affecte gravement l’avenir de l’humanité en provoquant des cataclysmes naturels (….) et en attisant les conflits violents entre les peuples”. La cour d’appel a infirmé la décision de Lyon en janvier 2020 et un pourvoi est en cours.

Nous ajoutons que les énièmes mesures contradictoires, inefficaces, climaticides et liberticides du gouvernement s’enchaînent. Pour exemples récents, citons la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes (interdits en 2018) pour la filière betteravière, insecticides néfastes et dangereux pour la biodiversité et les abeilles. Ainsi qu’un premier renoncement important sur les 149 mesures proposées par la Convention citoyenne pour le climat. Emmanuel Macron s’était engagé fin juin à reprendre 146 des 149 propositions visant à réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France. 

Mais en septembre 2020, en affirmant que la France passera bien à la 5G et en renvoyant ses opposants au modèle Amish, il a ignoré la demande de moratoire de la Convention citoyenne en attendant les résultats de l’évaluation de la 5G sur la santé et le climat. 

Les militant·es d’ANV-COP21 sont plus que jamais déterminé.es et continueront de dénoncer l’inaction climatique de nos dirigeants par des actions non-violentes.